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Prévention des accidents majeurs dans les dépôts d’engrais soumis à autorisation : régles actualisées

Environnement & qualité - Environnement
21/06/2023
Un avis du 6 juin 2023, relatif à la prévention des accidents majeurs dans les dépôts d’engrais soumis à autorisation au titre de la rubrique 4702 a été publié au BO du 15 juin. Il se substitue à la circulaire du 21 janvier 2002, relative aux installations classées (Prévention des accidents majeurs dans les dépôts d’engrais soumis à autorisation au titre de la rubrique no 1331 de la nomenclature) abrogée par une note publiée le même jour.
À la suite de l’accident survenu sur le port de Beyrouth le 4 août 2020, le gouvernement a confié notamment au CGEDD et à l’INERIS, respectivement, la mission d’expertiser la gestion des risques liés à la présence d’ammonitrates dans les ports maritimes et fluviaux et un travail de mise à jour des connaissances en matière de calcul des distances d’effets de surpression liés à la détonation d’un îlot d’ammonitrates.

Cette étude a mis en évidence le fait que les distances d’effets de surpression d’une explosion accidentelle d’ammonitrates méritent d’être actualisées.
 
Une première évolution réglementaire a pris en compte ces conclusions, s’agissant des ammonitrates dans les ports maritimes (A. 7 févr. 2022, NOR : TREP2203840A, portant modification du règlement annexé à l’arrêté du 18 juillet 2000 réglementant le transport et la manutention des matières dangereuses dans les ports maritimes).
 
Il faut maintenant prendre en compte ces enseignements pour :
- l’évaluation des risques des ICPE ;
- leur prise en compte dans les plans particuliers d’intervention (PPI), qui constituent la principale conséquence concrète de cette ré-évaluation des risques.
 
L’annexe jointe à l’avis fixe les nouvelles règles techniques applicables pour la quantification des distances d’effets de surpression d’une explosion accidentelle d’ammonitrates au sein des études de dangers. Ainsi :
  • les zones d’évacuation et de mise à l’abri des populations définies au sein des PPI devront, être mises en cohérence avec ces nouvelles distances ;
  • les études de dangers des installations, soumises au régime de l’autorisation au titre de la rubrique 4702, devront être modifiées ou faire l’objet d’un complément spécifique pour intégrer ces nouvelles distances d’effets.
Dans tous les cas, la mise à jour du PPI doit être réalisée dans un délai inférieur à cinq ans à compter de sa dernière révision, et ce délai est réduit à 3 ans pour les installations « Seveso seuil haut ». Le nouveau calcul de distance d’effets entrainera un ajustement du périmètre du PPI qui constitue une modification substantielle du plan et oblige ainsi à la mise en œuvre des procédures prévues aux articles R. 741-25 à R. 741-27 du Code de la sécurité intérieure, notamment pour ce qui concerne la consultation des populations.
 
Pour les autres installations, ce nouveau calcul de distance d’effet devra être pris en compte lors de la prochaine mise à jour ou révision de l’étude de dangers de l’installation, notamment en cas de modification de l’installation.
 
Par ailleurs, conformément à la circulaire du 10 mai 2010, NOR : DEVP1013761C, la mise à jour des distances d’effets de surpression en cas de détonation n’a pas de conséquence sur les dispositions relatives à la maîtrise de l’urbanisation autour de ces installations.
 

 
Source : Actualités du droit